Cent vingt et un poneys étaient inscrits sur le programme du concours national des juments pottok qui s'est tenu ce jour (21.07.201) à Sare (64) sur la place du village ; entre le monument aux morts à une extrémité, et le fronton à l'autre.
     Dans l'avenir, le président Daguerre, qui regrette officiellement que l'image de marque du pottok soit une image folklorique, serait peut être bien inspiré de choisir un autre lieu pour faire coïncider ses regrets et ses espérances.

     Si parmi ces 121 candidats toutes catégories confondues, il y a eu quelques défections d'autres inscrits de dernière minute sont venus combler les rangs. Le grand soleil du sud-ouest était au rendez-vous(~30°).

     S'il s'agissait bien d'un concours National ; plusieurs remarques s'imposent.

     L'endroit géographiquement excentré par rapport au territoire National, explique sans doute en partie pourquoi seul deux poneys sur le programme n'étaient pas la propriété d'un éleveur des Pyrénées atlantique.

     L'accès par des routes superbes mais sinueuses, et à une distance importante d'un accès à l'autoroute … n'encourage pas non plus les longs voyages. A moins qu'il ne s'agisse d'une volonté de restreindre l'accueil, voir d'écarter les gens qui élèvent des pottok au delà de l'Adour ?

     La place du village (avec vue imprenable sur la Rhune) est-elle vraiment l'endroit idéal pour l'organisation de ce genre de manifestation ?

     Sans doute pas, et on peu parfaitement comprendre qu'un éleveur (pour ne pas dire des …) M. Vonné en l'occurrence, se soit abstenu de présenter ses juments pour des raisons de sécurité.

     Pierre Vonné : " - L'an dernier deux juments d'un éleveur sont passées de vie à trépas dans leur retour à l'écurie. Mort due à cette exposition prolongée en plein soleil, quand on rajoute le stress que tout poney vivant à la montagne ressent en étant attaché, pour cette journée à cette ligne de longe et le long de ces murs, …
      Il est évident que cela gagnerait à être organiser différemment ; au moins en prenant un peu plus en compte le confort des animaux…. "

     Il est vrai que le repas des éleveurs se passe lui, … à l'ombre.

     Les pottok qui sont en liberté en montagne ont un peu plus d'air, et leur bon sens de pottok rustique et habitué à leur milieu, les pousse à se replier vers des endroits plus confortables aux heures les plus chaudes.

     C'est par des remarques de ce genre, et leur prise en compte par les organisateurs, qu'un terrain aussi inhospitalier que celui de Lamotte Beuvron il y a quelques année, est devenu un centre accueillant, pour de nombreuses manifestations équestres aujourd'hui.

     Tous les protagonistes de ce concours national ont à y gagner, y compris (et surtout) dans l'image qu'il donne d'eux même au reste de la France. La cohésion des éleveurs, et la crédibilité de la race en dépend.

     Malgré ces perfectionnements souhaitables …

     Le lot des juments et poulains présentés était fort convenable. De moins en moins de manipulations par la force … même si la douceur n'est pas partout présente.
     Les animaux étaient pour la plupart d'entre eux en état, voir gras … et les pieds des poneys étaient corrects. Ce qui prouve bien que le fait de s'indigner (même si ce n'est pas le meilleur moyen pour devenir populaire …) sert encore à quelque chose, et que les éleveurs sont malgré tout sensible aux observations qui sont faite.

     De l'avis de Pierre Vonné le nombre des animaux est en augmentation, en revanche le public est moins nombreux.

     Fait d'autant plus incompréhensible que la cote basque est toute proche et les touristes en cette saison sont nombreux ; rare sont les communiqués de presse pour signaler l'existence de ce genre de concours.
     Mais existe - il un programme de communication de l'ANP ?
     Poney-Pottok.Com ouvre pourtant gratuitement ses portes à toutes les P.A " news concours " quel dommage que les responsables du conseil d'administration de la dite association ne pensent pas toujours à utiliser ces services !

     Divers journalistes : Sud-Ouest, Le Figaro etc … ont couvert "l'événement ".
     L'un d'eux, après un entretien avec le président de l'A.N.P, est venu à ma rencontre … il s'étonnait que les origines des pottoks se perdent dans la nuit des temps et que le président en question ai une réponse évasive à une question apparemment simple.
     Question, qui est par ailleurs un sujet controversé ; ma réponse fut simple :

     P.C : " S'il est indéniable que le pottok est depuis longtemps présent dans le paysage basque, et que nul ne peu prétendre connaître aujourd'hui avec raisonnement scientifique, certitude et précision d'où il vient et comment il est venu …
     Je m'étonne que " mon " président ne vous ait pas indiqué que l'histoire du pottok se fait et s'écrit surtout depuis le tout début des années 70, quand l'ANP s'est constituée sous forme d'association loi 1901, et qu'elle a entrepris de gérer et de faire connaître cette race de petit cheval … avec l'aval du ministère de l'agriculture … et la bénédiction des Haras Nationaux. Tel est bien, ainsi définit, avec précision et certitude : le début de la race.

     En tant qu'éleveur de pottok moi-même, ma présence ici ne s'explique que par le fait que je m'intéresse à la race. Regarder un concours (ou y participer) est le seul moyen de voir quels sont les progrès qui ont été faits … et ceux qui restent à faire. C'est une sorte de retour aux sources.

     Il y a seulement quinze jours j'étais aux championnats de France à Lamotte Beuvron, il s'agissait là, pour moi de vérifier que les choix que je fais en tant qu'éleveur et qui conditionnent le choix des reproducteurs que j'utilise est bien le bon.
     Si les concours de Modèles et Allures prêtent à discussion, en épreuve sportive le juge c'est l'obstacle ! Peux de gens sont parents avec un chandelier ; la lutte est égale, les règles sont définies et intangibles ; le monde de la compétition est impitoyable.

     Ces concours de modèles et Allures ne sont pas inutiles … ils sont désuets !

     La survie d'une race passe forcément par son utilisation, l'activité sportive en est l'une d'elle ;
     La plupart des modèles des poneys qui sont ici présent sont aux antipodes du profil du poney de sport qui est recherché (et efficace) par les utilisateurs ;

     Pour ne rien vous cacher sur environ 2500 poneys présents à ces championnats de France à Lamotte Beuvron … il n'y avait que 17 pottok ! ! !

     Nul n'est prophète en son pays !

     Si pour satisfaire les gens il faut organiser un Concours National chez eux, et leur donner l'illusion que la première place qui leur est décernée est le summum de ce qu'il peuvent espérer et obtenir …
     … je trouve qu'il s'agit là de démagogie !
     Si des progrès sont constables dans la race pottok ; ils le sont aussi dans d'autre race ! et bien plus rapidement !

     Les dix sept poneys qui étaient présent à Lamotte Beuvron ; si vous osez les présenter ici et aujourd'hui … Le mieux que vous puissiez espérer c'est de vous entendre dire : mais ce ne sont pas des pottok, … ce sont des poneys de sport !

     Ce que les éleveurs ont aujourd'hui le plus de mal à comprendre c'est que l'un n'est pas antagoniste de l'autre ; ces dix sept là sont tous inscrits au livre généalogique !

     Il serait bon de reconnaître leur mérite !
     Je suis triste de voir que le président de l'ANP n'a même pas eu un mot pour eux !

     Cette volonté politique menée à long terme, à mon avis ne conduira pas les éleveurs à vivre de leur travail, mais au mieux : à mourir dans leur pays. "

     ...

     Monsieur le directeur des Haras de Pau Gelos a quant a lui brillé par son absence, aucun éleveur ne s'en est plaint.
     La présidence du jury fut assurée par Monsieur Bordachar (H.N) qui a une très jolie voix, et qui pousse facilement la chansonnette en fin de repas.
     Il était assisté par messieurs D'olce et Perret.
     Pour ceux que cela intéresse… la chansonnette de M. Bordachar (bientôt disponible sur CD, selon le président H. Daguerre) avait pour titre : " La langue basque, pourquoi ? ", malheureusement nous ne pouvons ici retranscrire les paroles ; la version française ne nous a pas été présentée.

     En résumé, on peu considérer que cette journée fut réussie tant par l'amélioration, un pas vers l'homogénéité et la bonne condition "générale" des poneys présentés.
     La météo radieuse et l'ambiance festive du repas, ne doivent cependant pas faire oublier les améliorations qui sont souhaitables et qui sont les garantes d'un développement de cette race.
      Enfin et quitte à me répéter, Nul n'est prophète en son pays, il est regrettable que ces 120 poneys ne soient pas tous l'an prochain à Lamotte Beuvron, et que l'avis des propriétaires et éleveurs qui y étaient, eux présent (à ces championnats de France, cette année et les années précédentes) ne soient pas plus pris en compte.

     Une partie des résultats de ce concours sont publier ci dessous par classe et pour les 3 ou 5 premiers de chaque catégorie (en fonction de l'importance de la classe).
     Nous vous invitons à aller voir la galerie de photos du concours par le bouton en bas de page..

   (* Ce sont les juments qui sont "jeunes" ou "d'âge" ... et non pas les montagnes !)
    Ces classes ont été dédoublées dans la mesure ou il y avait un nombre important de candidates.

    ( nous vous invitons également à parcourir l'article sur la saison 2000 ... suivre le chemin : Elevage / Statistiques / Lamotte 2000; ils y étaient !)

photos et texte :

PUBERT Christian.

20 Juillet 2001