- " A Meaux, aux championnats de France, pour le passage du gué le moniteur avait dit :
   - " Tu repasses au trot ! "
   - " Entre autre parce qu'il avait beaucoup plu la veille et que le gué était très profond.
    Moi, rien qu'à l'idée du gué … j'étais morte de trouille !

   Résultat : à l'abord elle n'a jamais pu la ralentir … elles sont parties toutes les deux " bride abattue " au galop dans le gué ! ! ! La ponette avait de l'eau jusqu'à mi-ventre !
   A l'arrivée ma fille avait rempli ses bottes … Mais elles étaient toutes les deux radieuses, car malgré les conditions elles étaient non seulement sans faute, mais elles réalisaient le meilleur temps ! ! ! "

   En ce matin du 11 février 2002, madame Albéric a la gentillesse de m'accorder quelques instants pour répondre à mes questions, le rendez vous a eu lieu au paddock de la ponette.

   Laquelle me direz vous ?

   Gaby pour ceux qui ne parlent pas basque … notamment les commentateurs de concours, et enfin ... Nénette pour les intimes.

   Pourquoi celle çi plutôt qu'une autre ?
   Parce qu'elle fut :

Championne de France de concours complet !

   Madame Albéric est intarissable, elle enchaîne anecdotes sur anecdotes …

   -" Ma fille Stéphanie, acommencé à pratiquer l'équitation en 1982.
   En 1983 elle obtenait son éperon et son étrier de bronze. L'année suivante elle obtenait son étrier d'argent, elle n'avait que 11 ans … ensuite il lui aura fallu attendre deux ans (parce qu'elle n'avait pas l'âge requis, et que la fédé. ne donnait pas de dérogation … ) pour pouvoir passer l'éperon d'argent. Elle l'a obtenu avec succès le 8 avril 1987.

   Compte tenu du fait qu'entre son étrier (début 1984 ) et son éperon d'argent, elle n'a pas pu sortir en compétition officielle chevaux … elle est sortie en compétition officielle poney !

   Nous avons donc acheté Orgembideschka à Monsieur Vonné à Bidarray, le 22 mars 1986.
   Elle se sont tout de suite entendues, et elles ont formé une équipe rapidement.

   Parmi les principaux titres qu'elles ont obtenus je peux vous citer :

   En 1986, à Compiègne pour le Critérium National de France, elles se classent :

   5ème en C.S.O,
   6ème en C.C.E

   En 1987, elles sont :

   3ème en CSO, le 07 Juin à Espelette
   4ème en CCE, le 08 Juin à Espelette
   7ème en CSO, le 10 Octobre à Anglet
   1ère en CCE, le 11 Octobre à Anglet

   En 1988, ses résultats s'établissent comme tels :

   4ème en CSO, le 17 Avril à Anglet
   3ème en CSO, le 07 Mai à Anglet
   2ème en CCE, le 08 Mai à Anglet
   Tous ses autres concours auront lieu à Espelette, où elles finiront :
   2ème en CSO, le 22 Mai
   2ème en CCE, le 23 Mai
   5ème en CSO, le 04 Juin
   2ème en CCE, le 05 Juin

   Après cela, et compte tenu qu'elles avaient obtenu leurs points pour participer aux championnats de France qui se tenaient à Meaux cette année là du 1er au 08 Juillet, elle seront classées :

   8ème en CCE
   6ème en CSO

   Ensuite Stéphanie, est passée à la compétition " cheval ", elle a participé au championnat de France Cadet à la Baule, avec son cheval un anglo-arabe … un fils de " Le Grillon ", … méchant ! avec un caractère de cochon ! … mais un super cheval.

   Ah oui, …. mais c'est pour " Poney-Pottok.Com " … ce qui vous intéresse ... c'est la ponette ! "

  Après avoir pris un sac de carottes dans sa voiture, elle lance :

   - " Allons au paddock … "

   Tout en marchant madame Albéric reprend :

   -" Pour le cross, elle était inarrêtable ! ! !

   Pour ce qui est du dressage … ; on n'a jamais vraiment su !
   Ma fille en avait horreur, était-elle contagieuse ?
   Je ne sais pas !, mais on voyait bien que la ponette n'était pas plus à son aise.
   Une chose que Gaby détestait plus que tout, c'était le reculé.

   Pierre Olivier, son moniteur de l'époque était peu enthousiaste, il disait que sur un rectangle de dressage elle avait l'allure d'un sanglier ! … la ponette ! … pas ma fille !

   Malgré tout, Gaby était une ponette de compétition facile, gentille, généreuse, … bien que exclusive et jalouse !
   Elle ne supportait pas nos chiens, ...
   Elle mordait notre cheval …
   Tout ça sans doute parce que ce beau monde appartenait aussi à ma fille, et Gaby voulait que l'on ne s'intéresse qu'à elle.

   Je me souviens un jour de concours à Chiberta, il pleuvait des hallebardes, et elles devaient partir sur le cross. Pour être à l'abri elle s'étaient préparées dans le camion.
   Notre Gaby, très espiègle, très maligne avait profité de notre affairement pour ouvrir la glacière de notre repas de midi … et manger le pain !

   Il faut que je vous dise … elle aimait aussi le café !

   Elle était, et elle est toujours très coquine mais tout aussi affectueuse.

   Quand ma fille est passée à cheval, nous l'avons prêtée à Marie Mendibourre.

   Avec elle, elle est devenue championne de France en 1992 en CCE B2.
   Marie avait alors 11 ans et demi, et Orgambideschka en avait 12.
   Cette année là le championnat se passait à Chateaubriant, il y avait tout de même 30 partants sur l'épreuve ! ! !

   Suite à ce titre et à ces années de compétition, nous l'avons mise à la retraite.

   P.C : Pour bons et loyaux services rendus ?

   Madame Albéric : Oui !, mais vous savez … je suis secrétaire de club, je connais bien le milieu équestre …
   Je ne voulais pas qu'elle fasse " la meule " comme on dit. …. Parce qu'elle était tellement gentille, tellement vaillante …

   Je me suis dit qu'elle serait montée en permanence, été comme hiver, par n'importe qui … Elle ne méritait pas ça ! … quoi !

   Elle vit donc là au paddock en compagnie d'un autre cheval, elle est complémentée, elle a ses carottes, elle rentre au box tous les soirs … et je viens la voir tous les jours. "

   Madame Albéric continuait de me raconter ses souvenirs, avec fougue, joie, bonne humeur et entrain ; comme si cela s'était passé hier.

   Comme si les souvenirs les plus beaux ne mourraient jamais !

   Il est vrai qu'en ce jour de juillet 1992 quand elle fut sacrée Championne de France, Ordambideschka est devenue une star, une étoile brillante au firmament de l'histoire des Pottok.
   Brillant, comme l'était le regard de madame Albéric.

   Regards où les passions y tiennent leurs places.

   Merci madame, de m'avoir reçu et pour m'avoir confié vos documents personnels.
   Enfin bravo pour votre dévouement et la façon de vous occuper de :

" Gaby, la magnifique ".

PUBERT C.