Chahatoenia sous les derniers rayons de soleil
Le soleil est éblouissant en cette fin de journée. Dans quelques heures il aura complètement disparu derrière le Kakouéta. Il a frappé de toutes ses forces aujourd'hui, la température a atteint plus de 35°. Sur le col tout en haut, en contre jour, les silhouettes des arbres qui abritent une borde sur le plateau vert se détachent nettement de l'horizon ; elles étaient à peine perceptibles sur le même panorama au mois de février. La lumière vers l'ouest est violente, c'est a peine si l'ont distingue les juments au fond de la prairie. Six d'entre elles sont tout de même visible, les autres ne doivent pas être loin, elles commencent juste à sortir du bois ou de la borde, là où il y avait un peu plus de fraîcheur durant la journée. Aucune d'entres elles n'est allée s'exposer au concours de Sare aujourd'hui. Elles étaient bien mieux dans leurs vertes prairies. A leur droite, dans la frondaison de quelques chênes la lumière est changeante, sublime, divine. Le léger souffle de vent qui anime les feuilles leur donne pratiquement une âme. Entre eux, au dessus d'une autre borde au milieu d'une prairie, les cimes bleutés de l'Ursouya se distinguent sans peine. A droite de l'arbre suivant et au fond vers l'est, celles du Baïgoura rivalisent de leur couleurs dans la pureté de l'azur. Ce massif montagneux sert de toile paysagère aux écuries qui se trouvent un peu plus bas le long de la route. Urt et Joco, les deux étalons de l'élevage doivent y déguster leur rations du soir. Plus a droite dans le lointain les cimes d'Iparla sont visibles. Dans cet axe, un mâle pie de deux ans broute dans la prairie attenante à la maison de Pierre Vonné. Il sera bientôt rejoint par un chevreuil effronté qui à la tombée du jour viendra lui disputer quelques brins d'herbe. Chênes et châtaignés dissimulent la maison, ils distribueront généreusement l'automne venue, leurs fruits à profusion pour le plus grand plaisir de tous les poneys. Je marche encore un peu dans les éthers de Chahatoénia, l'aveuglante lumière est elle encore celle des derniers rayons de soleil ou déjà celle de l'éclat des juments desquelles je m'approche ?